Foi catholique traditionnelle
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Le monde comme obstacle à la voie de la perfection

Source: Saint Jean de la Croix, Cantiques spirituels

L’âme qui commence à entrer dans le chemin de la perfection voit, en effet, le monde se présenter à son imagination, comme le feraient des bêtes féroces, qui la menaceraient et lui montreraient les dents; et cela surtout de trois manières.

(1) La première est qu’elle se voit menacée de perdre les faveurs du monde, ses amis, ses protecteurs, son crédit, et même sa fortune.

(2) La seconde, qui ne semble pas moins redoutable que la première, est la perspective de ne jamais avoir aucun plaisir ni aucun contentement en ce monde, et d’être privée de toutes les douceurs qu’il procure.

(3) La troisième est plus formidable encore : c’est le déchaînement des langues qui la déchireront; elle se verra en butte à tous les sarcasmes, à tous les opprobres; il n’y aura plus pour elle que des mépris.

Certaines âmes sont tellement effrayées quand ces difficultés viennent à se dresser devant elles, qu’il leur devient très difficile non seulement de persévérer dans la lutte contre ces bêtes féroces, mais de pouvoir même faire le premier pas dans la voie de Dieu.

D’autres âmes, plus généreuses, ont parfois à combattre des monstres qui ont quelque chose de plus intérieur et de plus spirituel; ce sont des tentations, des tribulations, des peines très variées, par lesquelles doivent passer ceux que Dieu appelle à une haute perfection.

Il les éprouve et les purifie comme l’or dans la fournaise. C’est ce qu’enseigne le Roi-Prophète : Les tribulations des justes sont nombreuses, mais le Seigneur les en délivrera.

Quant à l’âme fortement éprise, qui préfère son Bien-Aimé à toutes choses, qui se repose sur son amour et compte sur sa protection, elle estime que c’est peu de chose de ne pas craindre les bêtes féroces…

Voici donc la ligne de conduite que l’âme se propose de tenir dans la recherche de son Bien-Aimé. C’est, d’abord, la constance et l’énergie, pour ne pas s’abaisser à cueillir les “fleurs” ; ensuite le courage, pour ne pas craindre les “bêtes féroces”; enfin la force, pour franchir les “forts” et les “frontières”, en cherchant à s’avancer par les monts et les rivages des vertus…

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