Heures et choses spirituelles
“1. On dira les matines après neuf heures et non auparavant, ni tant après que l’on n’ait (icelles étant achevées) un quart d’heure à faire l’examen de conscience de ce à quoi on a employé le jour.” 1
“2. On sonnera pour cet examen, et celle à qui la mère prieure le commandera lira un peu du mystère auquel on doit penser le jour suivant. Le temps que l’on employera en cela soit de sorte, qu’à onze heures, peu plus ou moins, l’on donne le signe avec la clochette, et qu’elles se retirent pour dormir. Pendant tout ce temps d’examen et lecture, elle demeureront toutes ensemble au choeur, et aucune religieuse ne sortira du choeur après l’office commence, sans permission.” 2
“3. En été, elles se lèveront à cinq heures et seront en oraison jusqu’à six : et en hiver, elles se lèveront à six et demeureront jusqu’à sept en oraison. L’oraison étant achevée, on dira les heures, et si la prieure le trouve bon, on les dira toutes d’un train. Sinon on en laissera une ou deux pour avant la Messe en sorte qu’avant la Messe elles soient toutes dites.” 3
“5. Un peu avant diner, on sonnera pour l’examen de ce que l’on a fait jusques alors et proposeront de s’amender de la plus grande faute qu’elles verront en soi, et diront un Pater noster afin que Dieu leur en fasse la grâce. Chacune s’agenouillera au lieu où elle sera, lorsque l’on sonnera pour ledit examen, et fera son examen brièvement.” 4
“7. On dira vêpres au coup de deux heures, et après vêpres on fera la lecture, en sorte que l’on n’emploie qu’une heure aux vêpres et lecture, soir que les vêpres soient solennelles ou non. Cela ne s’entend pas en carême où les vêpres se disent avant diner, et lors on fera la lecture depuis deux heures jusqu’à trois, y employant une heure entière. Et si elles se trouvent avec inspiration et esprit pour employer cette heure en oraison, qu’elles le fassent selon ce qui les aidera plus à se recueillir.” 5
“8. D’autant que selon la règle, les religieuses doivent garder le silence depuis Complies jusqu’après prime du jour suivant, nous ordonnons qu’en tout temps l’on dise complies après souper ou collation, afin que l’on garde le silence après complies, selon que la règle et les constitutions le commandent. Et l’heure de l’oraison que l’on fait après les cinq heures du soir, sera avant souper ou collation, qui est le temps le plus propre pour icelle.” 6