Sommeil
François de Sainte Marie : “Leur lit était fait de la même façon qu’il est encore à présent en usage parmi les carmes déchaussés, il ne faut que deux planches et deux couvertures pour le dresser, encore n’avaient-il dans ce commencement qu’une seule couverture.” 1
François de Sainte Marie, à propos des religieux d’Alcale : “Afin de s’accoutumer à de si rigoureuses veilles, ils se faisaient une grande violence pour résister au sommeil, et ne donnaient en toute extrémité à leurs corps, qu’un si mauvais lit pour se reposer, que sans lui permettre de satisfaire à ses besoins, ils le forçaient à continuer sans relâche son service à l’occupation de leurs esprits, et à l’entretien de leurs âmes.
Les uns combattaient le sommeil se tenant debout, les autres lui résistaient à genoux; et d’autres encore plus généreux montaient sur des bancs, où ils gourmandaient leur chair avec de semblables menaces : chair flateuse, qui ne demande continuellement qu’à être délicatement traitée, et soigneusement dorlotée, il faut nécessairement que tu tiennes compagnie à l’esprit, autrement tu donneras du nez en terre.
Que si l’extrême nécessité les obligeaient à lui accorder quelque petit soulagement… ils lui choisissaient la terre dure pour lui service de matelas, et il pensaient lui avoir donné un coussin douillet, quand ils lui permettaient de s’appuyer sur le premier banc, qui se rencontrait au lieu même où ils faisaient oraison.” 2