Foi catholique traditionnelle
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Préambule

Le Fils de Dieu et Rédempteur du genre humain, Notre-Seigneur Jésus-Christ, sur le point de retourner à son Père céleste, promit d’être avec son Eglise militante sur la terre tous les jours, jusqu’à la consommation des siècles. C’est pourquoi il n’a jamais cessé un instant d’être avec son épouse bien-aimée, de l’assister dans ses enseignements, de la bénir dans ses oeuvres, de la secourir dans ses dangers. Mais cette Providence salutaire de Jésus-Christ, qui s’est continuellement montrée par d’autres bienfaits innombrables, s’est fait remarquer surtout par les fruits merveilleux que les Conciles oecuméniqnes, et nommément le Concile de Trente, bien qu’il se soit tenu dans de mauvais jours, ont répandu sur l’univers chrétien. Par là, en eflet, on a vu les dogmes très-saints de la religion définis avec plus de précision, exposés avec plus de développements, les erreurs condamnées et réprimées; par là, la discipline de l’Eglise rétablie et plus fortement sanctionnée, le zèle de la science et de la piété accru parmi les clercs, des collèges établis pour former à la sainte milice les jeunes gens, enfin les moeurs du peuple chrétien réformées grâce à l’instruction des fidèles plus soignée et à un plus fréquent usage des sacrements; par là encore une union plus intime des membres avec leur chef visible, et une nouvelle vigueur dans le corps mystique du Christ; par là les corporations religieuses multipliées, ainsi que d’autres établissements de la piété chrétienne; par là cette ardeur assidue et constante jusqu’au martyre pour propager au loin dans le monde le règne du Christ.

Toutefois, en rappelant avec une juste reconnaissance ces insignes avantages et d’autres encore, que la divine clémence a accordés à l’Eglise, principalement par le dernier Concile oecuménique, nous ne pouvons contenir notre amère douleur à la vue des maux très-graves, venus surtout de ce que beaucoup ont méprisé l’autorité de ce saint Concile, ou ont négligé d’observer ses sages décrets.

Personne, en effet, ne l’ignore; les hérésies proscrites par les Pères de Trente, en rejetant le magistère de l’Eglise et en laissant au jugement de chaque particulier les choses qui regardent la religion, se sont peu à peu divisées en beaucoup de sectes, lesquelles, à force de se déchirer et de se combattre, ont affaibli dans plusieurs toute foi au Christ. C‘est pourquoi les livres sacrés eux mêmes, que ces sectes assuraient d’abord être la source unique et le seul juge de la doctrine chrétienne, ne tardèreut pas à n’être plus tenue pour divins; que disons—nous; ils furent relégués au rang des fables et des mythes.

Alors est née et s’est répandue malheureusement au loin dans le monde cette doctrine du rationalisme ou du naturalisme, qui, s’attaquant, par tousles moyens, à la religion chrétienne parce qu’elle est une institution surnaturelle, s’efforce avec une ardeur extrême d’arracher de l’esprit humain, de la vie et des moeurs des peuples, le Christ notre seul Seigneur et Sauveur, et d’établir ce qu’ils appellent le règne de la raison pure ou de la nature. 0r. après qu’on eut ainsi délaissé et rejeté la religion chrétienne, après qu’on eut nié Dieu et son Christ, un grand nombre d’intelligences sont tombées enfin dans l’abîme pamhéisme, du matérialisme, de l’athéisme ; et voici qu’allant jusqu’à nier leur nature raisonnable et toute règle du juste et du bien, ils s’efforcent de détruire les fondements mêmes de la société.

Par, l’effet de cette impiété qui gagne tout, il est malheureusement arrivé que plusieurs, même parmi les enfants de l’Egtise catholique, se sont écartés des voies de la piété véritable, et que chez eux les vérités diminuant peu à peu, le sens catholique s’est émoussé. Entraînés par toutes sortes de doctrines étrangères, faisant une confusion monstrueuse de la nature et de la grâce, de la science humaine et de la foi divine, on les voit dépraver le vrai sens des dogmes que tient et enseigne notre sainte mère l‘Eglise, et mettre en péril l’intégrité et la sincérité de la foi.

Au spectacle de tant de maux, comment l’Eglise ne serait-elle pas émue jus qu’au fond même de ses entrailles ? De même, en effet, que Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité; de même que le Christ est venu pour sauver ce qui avait péri et rassembler en une famille les enfants de Dieu qui étaient dispersés, ainsi l‘Eglise, que Dieu a établie la mère et la maîtresse des peuples, sait qu’elle se doit à tous, et elle est toujours prête, toujours attentive à relever ceux qui sont tombés, à soutenir ceux qui chancellent, à recevoir dans ses bras ceux qui reviennent à elle, à confirmer les bons, à les élever jusqu’à la perfection. Aussi, dans aucun temps elle ne saurait cesser d’attester et de prêcher la vérité de Dieu, laquelle guérit tout : elle n’ignore pas qu’il lui a été dit : Mon esprit. qui est en toi, et mes paroles que j‘ai déposées dans ta bouche, ne s’éloigneront jamais de ta bouche depuis ce jour jusqu’à l‘élernité.

Nous donc, marchant sur les traces de nos prédécesseurs, remplissant notre suprême charge apostolique, nous n’avons jamais cessé d’enseigner et de défendre la vérité catholique et de réprouver les mauvaises doctrines. Et maintenant au milieu des évêques de tout l’univers, siégeant et jugeant avec nous, rassemblés dans le Saint-Esprit par notre autorité dans ce Concile oecuménique, nous appuyant sur la parole écrite et traditionnelle de Dieu, telle que nous l’avons reçue de l’Eglise catholique, qui l’a religieusement gardée et fidèlement exposée, nous ayons résolu de confesser et de déclarer du haut de cette chaire de Pierre, à la face de tous, la doctrine salutaire du Christ, et de proscrire et de condamner, selon le pouvoir que nous tenons de Dieu, les erreurs contraires.

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