Mariages chez les païens ?
Lettre Gaudeamus in Domino à l’évêque de Tibériade, 1201 : “Si des païens qui épousent des femmes apparentées à eux au deuxième, troisième, ou à un autre degré, en étant apparentées ainsi, doivent demeurer ensemble après leur conversion, ou s’ils doivent être séparés : telle est la question au sujet de laquelle tu demandes à être informé par un écrit apostolique.
A ce sujet Nous donnons à ta fraternité la réponse suivante : étant donné que le sacrement du mariage existe pour les fidèles et les non-croyants, comme le montre l’Apôtre lorsqu’il dit : “Si un frère a une femme non croyante et qu’elle consent à vivre avec lui, qu’il ne la répudie pas” (1 Co 7,12); et puisque dans les degrés de parenté précités le mariage a été contracté de façon licite par des non-croyants qui ne sont pas tenus par les déterminations canoniques (que nous importe, selon le même Apôtre, “de juger ceux qui sont au-dehors ?” (1 Co 5,12) : pour cette raison, et pour favoriser surtout la religion et la foi chrétiennes que les hommes pourraient facilement être dissuadés d’embrasser par les femmes, si celles-ci craignaient d’être répudiées, des fidèles engagés dans les liens du mariage de cette façon pourront demeurer licitement et librement unis, puisque le sacrement du baptême ne dissout pas les mariages mais enlève les péchés. 1
Lettre Gaudeamus in Domino à l’évêque de Tibériade, 1201 : “Mais si quelqu’un a répudié sa femme légitime selon son rite, puisque la Vérité a réprouvé une telle répudiation dans l’Evangile, il ne pourra jamais licitement en avoir une autre du vivant de celle-ci, même s’il se convertit à la foi en Christ, à moins que celle-ci, après la conversion, refuse de cohabiter avec lui, ou si elle y consent, mais non sans blasphémer le créateur ou l’inciter au péché mortel; dans ce cas celle qui demanderait le rétablissement dans ses droits, et même s’il était établi qu’il y a eu spoliation injuste, se verrait refuser ce rétablissement : car selon l’Apôtre le frère ou la soeur ne sont soumis à aucune obligation dans ce cas (1 Co 7,15).
Mais si quelqu’un est converti à la foi et que celle-ci le suit en s’étant convertie elle aussi, avant qu’il ait pris une épouse légitime pour les raisons susdites, il doit être contraint à la reprendre. Il est vrai que selon la vérité de l’Evangile celui qui épouse une femme répudiée commet l’adultère (Mt 19,9), mais celui qui a répudié ne peut pas reprocher la fornication à celle qui a été répudiée parce que, après la répudiation, elle en a épousé un autre, à moins qu’elle ait forniqué ailleurs. 2
Évêque Gousset, 1849: “Le Baptême est nécessaire pour recevoir les autres sacrements; il faut donc avoir été baptisé pour être capable de recevoir le sacrement de Mariage. Le Mariage des juifs et des païens peut bien être valide comme contrat, mais il ne peut l’être comme sacrement. Et il n’est pas même probable que le fidèle qui se marie avec un infidèle, en vertu d’une dispense du souverain pontife, reçoive le sacrement; car ce n’est ni l’union du mari, ni l’union de la femme, mais bien l’union de l’homme et de la femme, qui est le signe de l’union de Jésus-Christ et de son Eglise, et qui puisse conférer la grâce. Si, lorsque les infidèles embrassent la loi, on ne leur fait point renouveler leur Mariage, si on ne le bénit point, c’est parce que, suivant les uns, ce Mariage devient sacrement par suite de Baptême qu’on leur confère, ou que, selon d’autres, il n’est plus matière apte au sacrement; ou enfin parce que la bénédiction nuptiale qu’on leur donnerait pourrait faire croire aux infidèles qu’on regarde leurs Mariages comme nuls; ce qui les éloignerait de la vraie religion.
Mais les hérétiques et les schismatiques qui observent, en se mariant, les règles de l’Eglise, contractent validement, et reçoivent le sacrement de l’aveu de tous, s’ils reçoivent la bénédiction nuptiale. Ceux mêmes d’entre eux qui ne reconnaissant pas le sacrement de Mariage, le reçoivent très probablement sans recourir au ministère du prètre, si, en se mariant, ils ont l’intention au moins implicite de le faire chrétiennement. Quoi qu’il en soit, l’Eglise n’exige point que les hérétiques ou schismatiques qui, après avoir validement contracté Mariage, retournent à l’unité, se présentent devant un prêtre pour renouveler leur consentement et recevoir la bénédiction nuptiale.” 3