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Tyrannie

Saint Thomas d’Aquin, p. 3, q. 42, a. 2 : “… le gouvernement tyrannique n’est pas juste, parce qu’il n’a pas pour but le bien général, mais le bien particulier de celui qui gouverne…

C’est pourquoi, quand on trouble ce gouvernement on n’excite pas réellement une sédition, à moins qu’en troublant le gouvernement d’un tyran on agisse d’une manière si déréglée, que le peuple qui lui était soumis ait plus à souffrir du trouble qu’on a excité que du despotisme du tyran lui-même.

Le tyran mérite plutôt d’être appelé lui-même un séditieux, quand il nourrit dans le peuple qui lui est soumis les désordres et les séditions, pour assurer sa domination. Car cette conduite est tyrannique, puisqu’elle sert les intérêts particuliers de celui qui commande au détriment de la multitude.” 1

Pape Léon XIII, Libertas Praestantissimum : “Supposons donc une prescription d’un pouvoir quelconque qui serait en désaccord avec les principes de la droite raison et avec les intérêts du bien public, elle n’aurait aucune force de loi, parce que ce ne serait pas une règle de justice et qu’elle écarterait les hommes du bien pour lequel la société a été formée…” 2

Pape Léon XIII, Libertas Praestantissimum : “Mais, dès que le droit de commander fait défaut, ou que le commandement est contraire à la raison, à la loi éternelle, à l’autorité de Dieu, alors il est légitime de désobéir, nous voulons dire aux hommes, afin d’obéir a Dieu. Ainsi, les voies à la tyrannie se trouvant fermées, le pouvoir ne rapportera pas tout à soi; ainsi sont sauvegardés les droits de chaque citoyen, ceux de la société domestique, ceux de tous les membres de la nation; et tous enfin participent à la vraie liberté, celle qui consiste, comme nous l’avons démontré, en ce que chacun puisse vivre selon les lois et selon la droite raison.” 3

Pape Léon XIII, Libertas Praestantissimum : “Et en réalité, si l’on fait dépendre du jugement de la seule et unique raison humaine le bien et le mal, on supprime la différence propre entre le bien et le mal; le honteux et l’honnête ne diffèrent plus en réalité, mais seulement dans l’opinion et le jugement de chacun; ce qui plaît sera permis. Dès que l’on admet une semblable doctrine morale, qui ne suffit pas à réprimer ou apaiser les mouvements désordonnés de l’âme, on ouvre l’accès à toutes les corruptions de la vie . Dans les affaires publiques, le pouvoir de commander se sépare du principe vrai et naturel auquel il emprunte toute sa puissance pour procurer le bien commun; la loi qui détermine ce qu’il faut faire et éviter est abandonnée aux caprices de la multitude plus nombreuse, ce qui est préparer la voie à la domination tyrannique.” 4


  1. Drioux, t. 7, p. 689. ↩︎

  2. Roger 1858, t. 2, p. 185. ↩︎

  3. Roger 1858, t. 2, p. 187. ↩︎

  4. Roger 1858, t. 2, p. 189. ↩︎

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