Dans la Tradition
Pape Sixte II, lettre à Denys évêque d’Alexandrie, 262 : “Ensuite je dois m’adresser à ceux qui divisent, séparent et détruisent la monarchie, l’enseignement le plus vénérable de l’Eglise de Dieu, en trois puissances et hypostases séparées et en trois divinités. J’ai appris en effet que certains, qui prêchent et enseignent chez vous la Parole divine, professent cette opinion.
Ils s’opposent diamétralement, dirais-je, à la pensée de Sabellius. Lui blasphème en disant que le Fils est le Père, et réciproquement. Eux prêchent en quelque manière trois dieux, en divisant la sainte unité en trois hypostases étrangères l’une à l’autre et totalement séparées.
Il est, en effet, nécessaire que le Verbe divin soit uni au Dieu de l’univers, et il faut que l’Esprit Saint demeure et habite en Dieu ; il est nécessaire, d’ailleurs, que la Trinité divine soit récapitulée et ramenée à un seul, comme à un sommet, c’est-à-dire le Dieu tout-puissant de l’univers.
La doctrine de l’insensé Marcion, qui coupe et divise la monarchie en trois principes, est un enseignement diabolique et non celui des vrais disciples du Christ, ni de ceux qui se plaisent aux enseignements du Sauveur. Car ceux-ci savent bien que la Trinité était prêchée dans la divine Ecriture, mais que ni l’Ancien Testament ni le Nouveau ne prêchent trois dieux.” 1
Pape Eugène IV, concile de Florence, 1439 : “En conséquence, au nom de la Sainte-Trinité, du Père, du Fils et du Saint-Esprit, avec l’approbation de ce saint concile universel de Florence, nous décidons que l’article de foi dont il s’agit, sera cru, accepté et professé par tous les chrétiens de la manière suivante :
Que le Saint-Esprit est éternellement du Père et du Fils et tire son essence et son être du Père et en même temps du Fils, et procède éternellement du l’un et de l’autre, comme d’un seul principe et d’une inspiration unique. Nous déclarons qu’en disant que le Saint-Esprit procède du Père par le Fils, les saints Docteurs et Pères doivent être compris en ce sens que le Fils est tout aussi bien que le Père, selon les grecs, cause, et, selon les latins, principe de la substance du Saint-Esprit. Et parce que le Père, en engendrant son Fils unique, lui a donné tous ses attributs, excepté celui d’être lui-même le Père, cette expression que le Saint-Esprit procède du Fils signifie que le Fils de toute éternité l’a du Père, par lequel il a été lui-même engendré de toute éternité.
Nous définisson, en outre, que l’explication consistant dans les mots Filioque a été ajoutée au symbole rationellement, licitement et à cause d’une nécessité alors impérieuse, pour déclarer la vérité.” 2
Saint Augustin, De la doctrine chrétienne, livre 1, chap. 5 : “Ainsi le Père et le Fils et l’Esprit-Saint sont chacun Dieu, et tous ensemble ne sont qu’un seul Dieu; chacun d’eux possède la plénitude de substance, et les trois ne sont qu’une même substance. Le Père n’est ni le Fils ni l’Esprit-Saint; le Fils n’est ni le Père ni l’Esprit-Saint, et l’Esprit-Saint n’est ni le Père ni le Fils, mais le Père est seulement le Père, le Fils seulement le Fils, et l’Esprit-Saint seulement l’Esprit-Saint.
Aux trois appartiennent la même éternité, la même immutabilité, la même majesté et la même puissance. L’unité est dans le Père, l’égalité dans le Fils, et dans l’Esprit-Saint le lien de l’unité et de l’égalité. Et les trois sont tous trois un dans le Père, tous trois égaux dans le Fils, et tous trois unis dans l’Esprit-Saint.” 3