Foi catholique traditionnelle
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Dans la Tradition

Concile Vatican I, sess. 4, chap. 1, 1870 : “C’est aussi au seul Simon Pierre que Jésus, après sa résurrection, a conféré la juridiction de pasteur suprême et de guide sur tout son troupeau, en lui disant: “Pais mes agneaux, pais mes brebis”.” 1

Concile Vatican I, Pastor aeternus : “Si donc quelqu’un dit que le bienheureux apôtre Pierre n’a pas été constitué par le Christ Notre-Seigneur, le prince des Apôtres et le chef visible de toute l’Eglise militante; ou que le même Pierre n’a reçu directement et immédiatement du Christ Notre-Seigneur qu’une primauté d’honneur, et non de véritable et propre juridiction, qu’il soit anathème.” 2

Pape Léon XIII, Satis Cognitum, 1896 : “Jésus-Christ a donc donné Pierre à l’Eglise pour souverain chef, et il a établi que cette puissance, instituée jusqu’à la fin des temps pour le salut de tous, passerait par héritage aux successeurs de Pierre, dans lesquels Pierre lui-même se survivrait perpétuellement par son autorité. Assurément, c’est au bienheureux Pierre, et en dehors de lui à aucun autre, qu’il a fait celle promesse insigne : « Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise. » C’est à Pierre que le Seigneur a parlé : à un seul, afin de fonder l’unité par un seul. — “En effet, sans aucun autre préambule, il désigne par son nom et le père de l’apôtre et l’apôtre lui-même (Tu es bienheureux, Simon, fils de Jonas), et il ne permet plus qu’on l’appelle Simon, le revendiquant désormais comme sien en vertu de sa puissance; puis, par une image très appropriée, il veut qu’on l’appelle Pierre, parce qu’il est la pierre sur laquelle il devait fonder son Eglise.”

D’après cet oracle, il est évident que, de par la volonté et l’ordre de Dieu, l’Eglise est établie sur le bienheureux Pierre, comme l’édifice sur son fondement. Or, la nature et la vertu propre du fondement, c’est de donner la cohésion à l’édifice par la connexion intime de ses différentes parties; c’est encore d’être le lien nécessaire de la sécurité et de la solidité de l’oeuvre tout entière : si le fondement disparaît, tout l’édifice s’écroule. Le rôle de Pierre est donc de supporter l’Eglise et de maintenir en elle la connexion, la solidité d’une cohésion indissoluble. Or, comment pourrait-il remplir un pareil rôle, s’il n’avait la puissance de commander, de défendre, déjuger, en un mot, un pouvoir de juridiction propre et véritable ? Il est évident que les Etats et les sociétés ne peuvent subsister que grâce à un pouvoir de juridiction. Une primauté d’honneur ou encore le pouvoir si modeste de conseiller et d’avertir, qu’on appelle pouvoir de direction, sont incapables de prêter à aucune société humaine un élément bien efficace d’unité et de solidité.

Ce qui suit encore a le même sens : “Tout ce que lu lieras sur la terre sera lié aussi dans le ciel, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aussi dans le ciel.” Cette expression figurée : lier et délier, désigne le pouvoir d’établir des lois et aussi celui de juger et de punir. Et Jésus-Christ affirme que ce pouvoir aura une telle étendue, une telle efficacité, que tous les décrets rendus par Pierre seront ratifiés par Dieu. Ce pouvoir est donc souverain et tout à fait indépendant, puisqu’il n’a sur la terre aucun pouvoir au-dessus de lui, et qu’il embrasse l’Eglise tout entière et tout ce qui est confié à l’Eglise.

La promesse faite à Pierre a été accomplie, au temps où Jésus-Christ Notre Seigneur, après sa résurrection, ayant demandé par trois fois a Pierre s’il l’aimait plus que les autres, lui dit sous une forme impérative : “Pais mes agneaux… pais mes brebis.” C’est-à-dire que tous ceux qui doivent être un jour dans sa bergerie, il les remet à Pierre comme à leur vrai pasteur. “Si le Seigneur interroge, ce n’est pas qu’il doute : Il ne veut pas s’instruire, mais instruire au contraire celui que, sur le point de remonter au ciel, il nous laissait comme le vicaire de son amour… Et parce que, seul entre tous, Pierre professe cet amour, il est mis à la tête de tous les autres… à la tête des plus parfaits, pour les gouverner étant plus parfait lui-même”. Or, le devoir et le rôle du pasteur, c’est de guider le troupeau, de veiller à son salut en lui procurant des pâturages salutaires, en écartant les dangers, en démasquant les pièges, en repoussant les attaques violentes : bref, en exerçant l’autorité du gouvernement. Donc, puisque Pierre a été préposé comme pasteur au troupeau des fidèles, il a reçu le pouvoir de gouverner tous les hommes pour le salut desquels Jésus-Christ a répandu son sang. “Pourquoi a t-il versé son sang ? Pour racheter ces brebis qu’il a confiées à Pierre et à ses successeurs.”

Et parce qu’il est nécessaire que tous les chrétiens soient liés entre eux par la communauté d’une foi immuable, c’est pour cela que par la vertu de ses prières Jésus-Christ Noire-Seigneur a obtenu à Pierre que, dans l’exercice de son pouvoir, sa foi ne défaillît jamais, “J’ai prie pour toi, afin que ta foi ne défaille point.” Et il a ordonné, en outre, toutes les fois que les circonstances le demanderaient, de communiquer lui-même à ses frères la lumière et l’énergie de son Ame : “Confirme tes frères.” Celui donc qu’il avait désigne comme le fondement de l’Eglise, il veut qu’il soit la colonne de la foi. “Puisque de sa propre autorité il lui donnait le royaume, ne pouvait-il pas affermir sa foi, d’autant que, en l’appelant Pierre, il le désignait comme le fondement qui devait affermir l’Eglise ?”

Or, cette autorité faisant partie de la constitution et de l’organisation de l’Eglise comme son élément principal, puisqu’elle est le principe de l’unité, le fondement de la sécurité et de la durée perpétuelle, il s’ensuit qu’elle ne pouvait en aucune façon disparaître avec le bienheureux Pierre mais qu’elle devait nécessairement passer à ses successeurs et être transmise de l’un à l’autre. “La disposition de la vérité demeure donc, et le bienheureux Pierre, persévérant dans la fermeté de la pierre, dont il a reçu la vertu, n’a point quitté le gouvernail de l’Eglise, mis dans sa main.” 3

Pape Eugène IV, concile de Florence, Laetentur Caeli, 6 juillet 1439 : “De même nous définisson que le Saint-Siège apostolique et le Pontife romain exerce la primauté… dans tout l’univers; que ce même Pontife romain est le sucesseur du bienheureux Pierre, prince des apôtres, qu’il est le véritable vicaire du Christ, le chef de toute l’Eglise…, le père et le docteur de tous les chrétiens, et qu’à lui, en la personne du bienheureux Pierre, Notre-Seigneur Jésus-Christ a donné plein pouvoir de faire paître, de régir et de gouverner l’Eglise universelle, comme cela est contenu dans les actes des conciles oecuméniques et dans les sacrés canons.” 4

Pape Pie IX, Amantissimus, 8 avril 1862 : “Il existe d’autres preuves, presque innombrables, tirées des témoins les plus dignes de confiance qui attestent clairement et ouvertement avec une grande foi, exactitude, respect et obéissance que tous ceux qui veulent appartenir à la véritable et unique Église du Christ doivent honorer ce Siège Apostolique et Pontife Romain et lui obéir.” 5

Pape Pie VI, Charitas, 13 avril 1791 : “Car nul ne peut être dans l’Église du Christ sans être en unité avec son chef visible et fondé sur le Siège de Pierre.” 6

Saint Irénée de Lyon, Contre les hérésies, livre III, chap. 3 : “Les apôtres, après avoir fondé cette Eglise de Rome, en remirent l’administration à Lin, qu’ils en instituèrent évêque. Son successeur fut Anaclet; après Anaclet ce fut Clément, que l’on investit de l’épiscopat; celui-ci avait connu les apôtres et conversé avec eux, il avait encore toutes vivantes dans son souvenir leurs prédications et les instructions relatives à ïa tradition; et il n’était pas le seul : car il existait encore alors beaucoup d’autres personnages qui avaient reçu les enseignements de la foi de la bouche même des apôtres.” 7

Louis de sainte Térèse, O.C.D., 1662 : “Nous disons que l’autorité que Jésus-Christ a donné à saint Pierre pour le régime universel de son Eglise ne n’est pas perdue à la mort de saint Pierre, mais a passé à tous ses successeurs, à cause que les raisons de l’institution de cette autorité concluent aussi pour les siècles suivants, qui en avaient autant de besoin que le temps auquel elle fut instituée.” 8


  1. Guérin 1872, p. 179. ↩︎

  2. Guérin 1872. ↩︎

  3. Roger, t. 4, pp. 235-241. ↩︎

  4. D’Avril 1861, p. 15. ↩︎

  5. Papal Encyclicals, consulté le 10 juillet 2023. Original : “There are other, almost countless, proofs drawn from the most trustworthy witnesses which clearly and openly testify with great faith, exactitude, respect and obedience that all who want to belong to the true and only Church of Christ must honor and obey this Apostolic See and Roman Pontiff. papalencyclicals.net ↩︎

  6. Papal Encyclicals, consulté le 10 juillet 2023. Original : “For no one can be in the Church of Christ without being in unity with its visible head and founded on the See of Peter.” papalencyclicals.net ↩︎

  7. Peltier 1873, t. 2, p. 29. ↩︎

  8. Louis 1662, p. 93, ↩︎

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