Musique
Pape Benoît XV, Principi Apostolorum, 5 oct. 1920 : “Mais s’il faut louer le saint diacre d’Edesse d’avoir tenu à donner pour base à la prédication de la parole divine et à la formation de ses disciples les Saints Livres compris suivant l’esprit de l’Eglise, il n’acquit pas une moindre gloire dans la musique et la poésie sacrées; il excellait à ce point dans l’une et l’autre qu’on put l’appeler “la cithare de l’Esprit-Saint”.
Cet exemple nous montre, Vénérables Frères, les arts auxquels il faut faire appel pour développer chez les fidèles la connaissance des choses saintes. Ephrem vivait parmi des populations au tempérament chaud, particulièrement sensibles aux charmes de la musique et de la poésie, et, dès le II^e siècle de uotre ère, les hérétiques avaient très habilement flatté ce goût pour répandre leurs erreurs.
Aussi, comme le jeune David tuant le géant Goliath de son propre glaive, Ephrem oppose l’art à l’art, il couvre la doctrine catholique du vêtement de la poésie et de la musique, et il enseigne ensuite avec soin ces mélodies aux vierges et aux enfants pour les rendre peu à peu familières au peuple tout entier. Il arrive par ce moyen non seulement à parfaire la formation des fidèles dans la doctrine chrétienne et à réchauffer et nourrir leur piété par l’esprit de la sainte liturgie, mais encore à barrer avec grand succès la route aux infiltrations de l’hérésie.
Combien ce charme des arts les plus nobles, utilisé par saint Ephrom, releva la dignité des cérémonies sacrées, Théodoret nous l’apprend. Nous en trouvons une confirmation dans la diffusion, jusque chez les Grecs et les Latins eux-mêmes, de la métrique mise en honneur par notre Saint.” 1
Benoît XV 1914, pp. 17-18. ↩︎