Modernisme
Abbé Bertrand : “Le premier qui ait organisé l’impiété en France et conçu le projet d’anéantir l’Eglise, est François Arouet, né à Paris le 20 février 1694. Son père était notaire au Chatalet. Le jeune Arouet fit ses études au collège de Louis-le-Grand, alors dirigé par les Jésuites. Il était encore élève de rhétorique lorsqu’il commença à manifester ses tendances anti-religieuses. Effrayé de la tournure de son esprit, le Père Le Jay ne put s’empêcher de lui dire un jour :
Malheureux! tu seras le porte-étendard de l’impiété.” 1
Pape Pie IX, Quanta Cura, 8 déc. 1864 : “En effet, vous ne l’ignorez pas, Vénérables Frères, il ne manque pas aujourd’hui d’hommes qui, appliquant à la société civile l’impie et absurde principe du Naturalisme, comme ils l’appellent, osent enseigner que
“la perfection des gouvernements et le progrès civil exigent que la société humaine soit constituée et gouvernée, sans plus tenir compte de la religion que si elle n’existait pas, ou du moins sans faire aucune différence entre la vraie religion et les fausses.”
De plus, contrairement à la doctrine de l’Ecriture, de l’Eglise et des saints Pères, ils ne craignent pas d’affirmer que
“le meilleur gouvernement est celui où on ne reconnaît pas au pouvoir l’obligation de réprimer par des peines légales les violateurs de la loi catholique, si ce n’est lorsque la tranquilité publique le demande.”
Partant de cette idée absolument fausse du gouvernement social, ils n’hésitent pas à favoriser cette opinion erronée, fatale à l’Eglise catholique et au salut des âmes, et que Notre Prédécesseur, d’heureuse mémoire, Grégoire XVI, qualifiait de délire, que
“la liberté de conscience et des cultes est un droit propre à chaque homme, qui doit être proclamé par la loi et assuré dans tout Etat bien constitué; et que les citoyens ont droit à la pleine liberté de manifester hautement et publiquement leurs opinions, quelles qu’elles soient, par la parole, par la presse ou autrement, sans que l’autorité ecclésiastique ou civiles puisse la limiter.”
Or, en soutenant ces affirmations téméraires, ils ne pensent ni ne considèrent qu’ils prêchent la liberté de la perdition…
… certains hommes, ne tenant aucun compte des principes les plus certains de la saine raison, osent proclamer que
“la volonté de peuple manifestée par ce qu’ils appellent l’opinion publique, ou d’une autre manière, constitue la loi suprême, indépendante de tout droit divin et humain; et que, dans l’ordre politique, les faits accomplis, par cela même qu’ils sont accomplis, ont dorce de droit.”
Or qui ne voit, qui ne sent très-bien qu’une société soustraite aux lois de la religion et de la vraie justice ne peut plus avoir d’autre but que d’amasser, que d’accumuler des richesses, et ne suivra d’autre loi, dans tous ses actes, que l’indomptable désir de satisfaire ses passions et de servir ses intérêts ?…
Nous avons cru devoir élever de nouveau la voix. En conséquence, toutes et chacune des opinions et doctrines mauvaises signalées en détail dans les présentes Lettres, Nous les réprouvons par Notre autorité Apostolique, Nous les proscrivons, les condamnons, et Nous voulons et ordonnons que tous les enfants de l’Eglise catholique les tiennent pour réprouvées, proscrites et condamnées.” 2