Haine
Saint Thomas d’Aquin, Somme Théologique, p. II-II, q. 34, a. 3 : “… on doit aimer sont prochain selon ce qu’il a reçu de Dieu, c’est-à-dire suivant la nature et la grâce; mais on ne doit pas l’aimer pour ce qu’il possède de lui-même et ce qui provient du démon, c’est-à-dire parce qu’il pèche et qu’il manque de justice.
C’est pourquoi il est permis de haïr le péché dans son frère et tout ce qui regarde son défaut de justice, mais on ne peut pas haïr sans péché la nature et la grâce qui sont en lui.
D’ailleurs, si nous haïssons dans un de nos frère le péché et le défaut de vertu, c’est par amour pour lui; car c’est le même motif qui fait que nous voulons le bien d’un individu et que nous haïssons ce qui fait son mal.
… d’après la loi de Dieu (Ex. XX) nous devons honorer nos parents, parce qu’ils nous sont unis par la nature et par les liens du sang. Mais nous devons les haïr selon qu’ils nous empêchent d’arriver à la perfection de la justice divine.
… Dieu déteste dans les détracteurs leur péché, mais non leur nature. Nous pouvons haïr de la sorte les détracteurs sans faire de faute.
… les hommes ne nous sont pas contraires par suite des biens qu’ils ont reçus de Dieu. Par conséquent, sous ce rapport nous devons les aimer. Mais ils nous sont contraires en raison des inimitiés qu’ils exercent contre nous, ce qui constitue de leur part une faute. A ce point de vue on doit les haïr; car nous devons haïr en eux ce qui les rend nos ennemis.” 1
Drioux 1861, p. 611. ↩︎