Occasion prochaine
M. Cocatrix, Conférences ecclésiastiques : “L’occasion du péché est tout ce qui contribue à faire tomber dans le péché…
L’occasion est prochaine ou éloignée. La première est celle qui constitue dans un danger prochain de péché, dans laquelle il est probable, vraisemblable, qu’on pèchera…
La seconde est celle qui a quelque danger, mais non pas au point de constituer dans un péril probable de pécher…
Il faut, pour juger si l’occasion est prochaine, premièrement, examiner la nature de cette occasion…
Ce n’est point d’après l’effet que l’occasion produit sur tel ou tel individu en particulier, qu’on doit juger si elle est prochaine par elle-même, mais d’après celui qu’elle produit communément sur les hommes…
Le second moyen de juger si l’occasion est prochaine, est la fréquence des actes; il sert particulièrement pour les occasions per accidens. Ces occasions étant des choses honnêtes, licites en elles-mêmes, ou au moins peu dangereuses, et n’entraînant dans le mal que par la fragilité et la disposition particulière du pénitent, c’est ordinairement par la conduite qu’il tient dans ces occasions, qu’on peut juger à quel point elles sont dangereuses pour lui…
… tant que la cohabitation ou des liaisons entre personne de différent sexe, ne sont pas accompagnées d’aucun mal, elles ne sont point en soi une occasion prochaine de péché; elles demandent de la réserve, de la vigilance sur soi-même, et elles peuvent être plus ou moins dangereuses suivant les circonstances : mais on ne peut pas dire qu’elles jettent par elles-mêmes dans un péril prochain de pécher. Si au contraire ces personnes se laissent aller au mal entre elles, leurs liaisons changent en quelque sorte de nature, et prennent un caractère qui les rend occasions prochaines de péché par elles-mêmes…” 1
Cocatrix 1830, t.2, pp. 78, 80, 89-90. ↩︎