Contrition
Concile de Trente, sess. 14, chap. 4, 1551 : “La Contrition, qui tient le premier lieu entre les Actes du Pénitent, desquels nous venons de parler, est une douleur intérieur, et une détestation du péché que l’on a commis, avec résolution de ne plus pécher à l’avenir.
Ce mouvement de contrition a été nécessaire en tout temps, pour obtenir le pardon des péchés;
Et dans l’homme tombé depuis le Baptême, il sert de préparation pour la rémission des péchés, s’il se trouve joint à la confiance en la miséricorde de Dieu, et au désir de faire les autres choses qui sont requises, pour recevoir comme il faut, ce Sacrement…
Le Saint Concile déclare encore, que quoiqu’il arrive quelquefois que cette Contrition soit parfaite par le moyen de la Charité, et qu’elle réconcilie l’homme à Dieu, auparavant qu’il ait reçu actuellement le Sacrement de Pénitence; il ne faut pourtant pas attribuer cette réconciliation à la contrition seule, indépendamment de la volonté de recevoir le Sacrement, laquelle y est renfermée.” 1
Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, p. 5 (suppl.), q. 1, a. 1 : “… quoique la peine entière puisse être remise par la contrition, néanmoins la confession et la satisfaction sont encore nécessaires; soit parce que l’homme ne peut être sûr que sa contrition a été suffisante pour tout effacer; soit parce que la confession et la satisfaction sont de précepte. On deviendrait donc transgresseur de la loi, si on ne se confessait pas et si on ne satisfaisait pas.” 2
Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, p. 5 (suppl.), q. 1, a. 2 : “… l’attrition désigne un acheminement à la contrition parfaite.” 3
Saint Pierre Canisius, Le grand catéchisme : “La contrition est une douleur intérieure d’avoir offensé Dieu, et une détestation des péchés qu’on a commis, jointe à un ferme propos de ne plus les commettre. Pour parvenir à obtenir cette contrition, on doit considérer soigneusement la laideur des péchés dont on se trouve coupable, leur grandeur et leur multitude;
Penser avec amertume au malheur qu’on a eu d’offenser la souveraine bonté, de perdre la grâce de Dieu et ses autres dons;
Envisager avec crainte l’inévitable nécessité d’une mort dont on ignore d’ailleurs le jour, l’effroyable rigueur du jugement à venir, et les châtiments éternels préparés aux pécheurs.” 4
Saint Léonard de Port-Maurice, Sermons : “Celui qui a la contrition pleure ses péchés, parce qu’ils ont offensé Dieu, le souverain bien; celui qui n’a que l’attrition les déteste par la crainte de l’enfer, ou parce qu’ils font perdre le paradis.
Ce que j’ai surtout à coeur de vous faire bien comprendre en ce moment, c’est que la contrition, soit parfaite, soit imparfaite, doit avoir, selon le saint concile de Trente, au moins deux conditions : elle doit être surnaturelle et souveraine : si elle manque de l’une ou l’autre de ces conditions, elle est insuffisante pour le sacrement de pénitence; ce n’est plus qu’une douleur comme celle de Saül, d’Antiochus ou de Judas, une douleur des lèvres, mais non du coeur.” 5
Saint Alphonse de Liguori, Théologie morale : “Il est sûr que pour la justification du pécheur, soit dans la Confession, soit hors de la Confession, l’acte de douleur particulière n’est pas nécessaire, ni même le souvenir actuel de chaque péché; mais il suffit d’avoir la douleur générale de toutes les offenses faites à Dieu…” 6
Saint Alphonse de Liguori, Théologie morale : “… bien que hors de la Confession l’acte d’amour de Dieu suffise (d’après le Concile) pour effacer les péchés véniels, la douleur formelle est cependant nécessaire dans la Confession; de sorte que celui qui reçoit l’absolution, même des péchés véniels, sans une telle douleur, pèche mortellement, parce qu’il rend nul le Sacrement.
Il suffit cependant de se repentir d’un seul péché véniel, sans se repentir des autres; car, (comme nous l’avons déjà dit,) les péchés véniels ne sont pas matière nécessaire de la Confession.
Ainsi quand le Confesseur doute de la douleur de ceux qui se confessent habituellement des mêmes péchés véniels, il doit différer l’absolution jusqu’à ce qu’ils donnent des marques d’une véritable disposition, ou il doit exiger qu’ils mettent une matière certaine, en confessant quelque péché de leur vie passée, dont ils aient un vrai repentir.” 7
Père Jean-François de Reims, Capucins prédicateur, 1692 : “C’est une bonne pratique, après avoir commis quelque péché, d’en tirer en même temps un acte de contrition. Comme aussi en son examen du soir, de produire un acte de contrition des péchés commis cette journée, avec volonté de s’en confesser à la première fois; car toutes ces contritions peuvent servir pour la confession suivante, par une conjonction et union morale.” 8