Foi catholique traditionnelle
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Chap. 1 - De la nécessité, et de l'institution du sacrement de Pénitence

Si tous ceux qui sont régénérés par le Baptême en conservaient une assez grande reconnaissance envers Dieu pour demeurer constamment dans la justice qu’ils y ont reçue par sa grâce et son bienfait, il n’aurait pas été besoin d’établir d’autre sacrement que le Baptême pour la rémission des péchés. Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, connaissant la fragilité de notre nature, a bien voulu encore établir un remède pour rendre la vie à ceux mêmes qui depuis le Baptême se seraient livrés à la servitude du péché et à la puissance du démon, et ce remède est le sacrement de Pénitence, par lequel le bienfait de la mort de Jésus-Christ est appliqué à ceux qui sont tombés après le Baptême.

La pénitence a toujours été nécessaire en tout temps pour obtenir la grâce et la justice généralement à tous les hommes qui s’étaient souillés par quelque péché mortel, et même à ceux qui demandaient à être lavés par le sacrement de Baptême; il a toujours été nécessaire que le pécheur renoncât à sa malice et qu’il s’en corrigeât en détestant avec une sainte haine et une sincère douleur du coeur l’offense qu’il avait commise contre Dieu; d’où vient que le Prophète dit : Convertissez-vous, et faites pénitence de toutes vos iniquités; et l’iniquité n’attirera point votre ruine. Jésus-Christ aussi a dit : Si vous ne faites pénitence, vous perirez tous également. Et saint Pierre, le prince des Apôtres, recommandant la pénitence aux pécheurs qui devaient recevoir le Baptême, leur disait : Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé. La pénitence cependant n’était point un sacrement avant la venue de Jésus-Christ; et depuis son avénement, elle ne l’est pour personne avant le Baptême.

Or, notre Seigneur Jésus-Christ a principalement institué le sacrement de Pénitence, lorsque, après sa résurrection, il souffla sur ses disciples, disant : Recevez le Saint-Esprit, les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez. Par cette action si remarquable et des paroles si claires, tous les Pères, d’un consentement unanime, ont toujours entendu que la puissance de remettre et de retenir les péchés a été communiquée aux Apôtres et à leurs légitimes successeurs pour la réconciliation des fidèles tombés depuis le Baptême; et c’est avec beaucoup de raison que l’Église catholique a condamné autrefois et rejeté comme hérétiques les Novatiens, qui niaient opiniâtrement cette puissance de remettre les péchés. Aussi le saint Concile approuvant et recevant pour très-véritable ce sens des paroles de notre Seigneur, condamne les interprétations imaginaires de ceux qui, pour combattre l’institution de ce sacrement, détournent faussement ces paroles à la puissance de prêcher la parole de Dieu, et d’annoncer l’Evangile de Jésus-Christ.

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