Foi catholique traditionnelle
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Forme

Matthieu 28:19 : “Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit; leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé : et voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle.” 1

Saint Pierre Canisius, Le grand catéchisme : “Les paroles dans lesquelles, d’après l’institution de Jésus-Christ, consiste la forme du sacrement, sont conçues en ces termes : Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.” 2

Encyclopédie théologique : “La forme du baptême consiste essentiellement dans ces paroles : … Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit

Il faut, pour la validité du baptême, que la même personne verse l’eau et prononce les paroles. Celui qui baptise doit prononcer toutes ces paroles distinctement, avec attention, respect et dévotion, dans le même temps qu’il verse l’eau…

Comme le baptême imprime un caractère, on ne peut le réitérer sans sacrilège et sans encourir l’irrégularité : on ne doit pas même le conférer sous condition sur des prétextes légers, ce serait un péché que de le faire; mais lorsque, après avoir examiné avec exactitude toutes les circonstances, il reste un doute raisonnable, probable et bien fondé, si la personne présentée au baptême a été baptisée, ou si l’on a omis ou changé quelque chose d’essentiel au sacrement, il faut la baptiser sous condition.” 3

G. Bareille, commentaire du can. 753 : “Dans le baptême d’un adulte, il convient que ministre et sujet soient à jeun, c. 753…” 4

Abbé Migne, Encyclopédie théologique, 1856: “Le baptême par immersion n’offrait pas d’inconvénients pour la santé dans les climats de l’Orient où le christianisme a eu son berceau. La température y est assez élevée pour que l’eau n’y soit jamais bien froide; d’ailleurs le baptême n’avait lieu qu’aux fètes de Pâques et de la Pentecôte, temps où le soleil échaufle l’atmosphère de ses rayons; mais, à mesure que le christianisme s’est étendu vers le Nord, les immersions du baptême ont dù nécessairement produire mille acci- ❘ dents funestes, surtout quand le baptême a eu lieu dans toutes les saisons et qu’il a été administré non-seulement aux adultes, mais encore aux petits enfants. Il est plus que probable que c’est en observant les effets de l’immersion dans l’eau froide qu’on a senti la nécessité de remplacer l’immersion par l’affusion ou l’aspersion.” 5

Abbé Migne, Dictionnaire de théologie morale, 1849: “La matière et la forme ne signifient complétement les effets du baptême, qu’autant qu’elles sont reunies. De là on a conclu la nécessité de leur union, dans une seule personne d’abord, ensuite dans le même temps.

La même personne doit prononcer les paroles et verser l’eau: sans cela les paroles seraient mensongères. Et certes, on doit présumer que l’Eglise n’a pas voulu consacrer par un mensonge l’acte fondamental de la religion. Ces paroles: Je vous baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ne peuvent avoir de réalité qu’autant que la personne qui les prononce verse l’eau. Ainsi union de la matière et de la forme dans la même personne.

Il faut de plus l’union de temps, c’est-à-dire que celui qui verse l’eau prononce en même temps les paroles, sans cela encore point de vérité dans la formule.

Lorsque nous disons qu’il faut prononcer les paroles en versant l’eau, cela doit sentendre d’une union morale; tellement que l’assistant non instruit de ce qui se passe, puisse conclure que la forme se rapporte à la matière et en détermine le sens. S’il n’y avait pas une semblable union, le baptême serait nul.

Ainsi celui qui verserait l’eau, terait ensuite les onctions et prononcerait seulement la forme, ne baptiserait pas validement. La formule ne se rapporterait évidemment pas à l’ablution. Quand il y a doute, on doit rebaptiser sous condition.” 6

Canon 753: “§1 Il convient que le prêtre qui baptise les adultes et ceux ci mêmes, s’ils sont en bon état de santé, soient à jeun lors du baptême.”

Voir: https://web.archive.org/web/20210514235911/https://onepeterfive.com/wp-content/uploads/2020/07/Of-the-Validity-of-Baptism1.pdf

Abbé Ambroise Guillois, 1882:

“D. Doit-il y avoir une certaine union entre la matière et la forme des sacrements ? - R. Il doit y avoir une union morale entre la matière et la forme des sacrements.

Exp. C’est de l’application de la matière à la forme, et de l’union morale de l’une et de l’autre, que résulte le signe sensible qu’on appelle sacrement. Pour que cette union morale de la matière et de la forme existe, il faut qu’elle soit telle que, selon la manière commune de voir et d’agir, ces deux parties soient censées ne faire qu’un tout moral, qu’un seul et même acte, qu’une seule et même cérémonie, tendant à une seule et même fin.

L’union entre la matière et la forme sacramentelle doit être plus étroite en certains sacrements que dans les autres; elle doit même être physique pour l’eucharistie, comme l’indiquent les paroles de la consécration : Hoc est corpus meum : “Ceci est mon corps” ; “Hic est enim calix sanguinis mei” : “Ceci est le calice de mon sang.” Hoc, Hic, supposent la matière présente au moment où l’on prononce les paroles sacrées.

Dans le baptême, la confirmation, l’ordre et l’extrême-onction, on doit faire en sorte que les paroles, du moins en partie, soient prononcées pendant l’action ou l’application de la matière. Celui qui, par exemple, prononcerait ces paroles: Ego te baptizo in nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti: “Je te baptise, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,” avant de commencer à verser l’eau, ou qui verserait l’eau tout entière avant de prononcer aucune de ces paroles, ne mettrait pas le sacrement en sûreté. En effet, de graves auteurs, et en grand nombre, regardent comme douteux le baptême conféré de cette manière, ce qui s’applique également à la confirmation, à l’ordre et à l’extrême-onction; et ils enseignent que, dans ce cas, l’on doit réitérer le sacrement sous condition, surtout s’il s’agit du baptême et de l’ordre. A plus forte raison le baptême serait pour le moins douteux, si, après avoir prononcé par distraction d’autres paroles que celles de la forme, par exemple: Ego te linio óleo salutis, etc,, au lieu de: Ego te baptizo, etc., on prononçait ensuite ces dernières paroles, après avoir versé toute l’eau sur la tête de l’enfant, il serait bien difficile de trouver en cela un tout moral, un seul et même acte; mais il n’est pas nécessaire que les paroles de la forme sacramentelle et l’application de la forme à la matière commencent et finissent absolument au même instant.

Le sacrement de confirmation, par exemple, serait valide si l’évêque proférait quelques mots de la forme avant de commencer l’onction, ou si, l’onction terminée, il lui restait encore un ou deux mots de la forme à prononcer. Dans le sacrement de pénitence, qui s’administre par forme de jugement, il est certain que la matière doit précéder la forme, et qu’il peut y avoir un intervalle plus ou moins grand entre la confession du pénitent et l’absolution du prêtre : il faut bien que la cause soit instruite avant que le juge prononce la sentence. Toutefois, Billuart ne pense pas que l’absolution fut valide s’il s’était écoulé huit jours depuis la confession; et il enseigne que, dans ce cas, la confession devrait être réitérée; beaucoup d’autres théologiens, moins sévères sous ce rapport, enseignent que cette réitération n’est point nécessaire lorsque le confesseur se rappelle, au moins d’une manière générale, les péchés qu’on lui a déjà confessés, parce que, dans ce cas, il est suffisamment éclairé pour porter un jugement prudent.

Le mariage étant un contrat naturel, élevé par Jésus-Christ à la dignité de sacrement, il suffit, pour qu’il soit valide, que l’une des parties donne son consentement, tandis que le consentement de l’autre persévère moralement, quand bien même ce dernier eut été donné plusieurs mois avant l’autre; c’est ce qui a lieu particulièrement dans les mariages par procureur ou par lettre. Les théologiens ne sont pas d’accord sur le ministre du sacrement de mariage, et l’Église n’a rien défini à cet égard. En supposant que ce soit le prêtre, il peut appliquer la forme au consentement mutuel des parties, quoique antérieurement exprimé, pourvu qu’il y ait union morale entre l’acte qui exprime ce consentement et les paroles sacramentelles. 7


  1. Glaire 1905, p. 2412. ↩︎

  2. Peltier 1873, t. 2, p. 200. ↩︎

  3. Boissonnet 1847, t. 1, p. 162. ↩︎

  4. Bareille 1922, p. 200. ↩︎

  5. Google Books ↩︎

  6. Google Books ↩︎

  7. Google Books ↩︎

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