Sur le jeûne
Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, p. 3, q. 147, a. 1 : “… un acte est vertueux par là même que la raison le rapporte à un bien honnête. Or, il en est ainsi du jeûne; car on jeûne principalement pour trois motifs :
(1) Pour réprimer les concupiscences de la chair…
(2) On jeûne pour que l’âme s’élève plus librement aux contemplations célestes…
(3) On jeûne pour satisfaire à ses péchés…” 1
Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, p. 3, q. 147, a. 4 : “… pour les voyageurs et les ouvriers il faut distinguer. Si l’on peut différer commodément son voyage et diminuer son travail sans qu’il en résulte de dommage pour la santé et pour l’état extérieur qui est requis à la conservation de la vie corporelle ou spirituelle, on ne doit pas omettre pour cela les jeûnes de l’Eglise.
Mais s’il y a nécessité de voyager ou de faire de longues abstinences ou de travailler beaucoup, soit pour la conservation de la vie du corps, soit pour quelque chose de nécessaire à la vie spirituelle, et que ces devoirs soient incompatibles avec l’observation des jeûnes de l’Eglise, on n’est pas tenu de les observer, parce que l’Eglise, en établissant le jeûne, n’a pas eu l’intention d’empêcher par là d’autres bonnes oeuvres plus nécessaires…
… les pauvres qui peuvent avoir de quoi faire un repas ne sont pas dispensés, à cause de leur pauvreté, d’observer les jeûnes de l’Eglise; cependant ceux qui ne reçoivent l’aumône que par morceaux et qui ne peuvent avoir simultanément de quoi faire un repas, en sont dispensés.” 2
Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, p. 3, q. 147, a. 6 : “… il est permis à ceux qui jeûnent de boire plusieurs fois. Mais si l’on boit immodérément on peut pêcher et perdre le mérite de son jeûne, comme il arrive aussi quand on prend de la nourriture avec excès dans un seul repas.” 3
Chanoine Philip, Conférences théologiques : “La loi du jeûne a pour fin la pratique de la tempérance; mais la fin que se propose le législateur ne tombe point sous le précepte.” 4